3 conseils pour emmener les enfants à obéir du premier coup

Les enfants doivent obéir à leurs parents. C’est une vérité universelle. Cela dit, ils ne doivent pas le faire par peur. Ils doivent nous obéir parce qu’ils nous prennent au sérieux et parce qu’ils sont convaincus que personne ne leur veut du bien autant que nous, leurs parents.

C’est très facile à dire, mais la réalité est tout autre. Qui ne s’est jamais plaint que son petit bambinou n’en fait qu’à sa tête ? Que son grand garçon ou sa grande fille ose répondre, qui plus est, de manière irrespectueuse ?

Tous les enfants aiment tester leurs parents. C’est dans leur nature, car ils apprennent l’autonomie. Cependant, les parents ne doivent pas se laisser faire et permettre aux enfants de faire tout ce qu’ils veulent. On ne doit pas non plus les faire obéir avec des mots sévères ou des menaces de punition. Il y a une autre manière plus douce et bienveillante qui peut amener un enfant à obéir tout naturellement, dès qu’on lui demande quelque chose. 

Les attitudes des parents jouent un rôle clé

Nous, les parents, nous avons généralement tendance à nous concentrer essentiellement sur les enfants, sur leurs comportements, leurs réactions, leurs actions… Il est rare que nous fassions des rétrospections, pour réaliser et analyser nos propres attitudes. Cependant, notre manière d’éduquer ne devient vraiment efficace que lorsque nous commençons à nous concentrer davantage sur nous. En effet, c’est à partir de nos réactions et de nos comportements que les enfants vont décider de nous percevoir comme une personne ayant de l’autorité sur eux, ou comme un adversaire avec qui il faut lutter. 

Ces dernières années, les chercheurs spécialistes du cerveau ont pu prouver que nous pouvons « appuyer» sur divers « boutons» chez les enfants. Ainsi, nous pouvons contrôler l’activation de certaines parties de leur cerveau. Ceux sont nos attitudes qui servent de commande et qui déterminent la perception de nos enfants de qui nous sommes : contre eux ou avec eux. Cela se passe, bien évidemment, de façon très rapide et inconsciente. 

Voici un exemple, pour que ce ne soit pas trop abstrait. Imaginez que, par inadvertance, vous garez votre voiture de façon à bloquer le passage à une autre voiture. Le chauffeur sort et vous crie haut et fort : « Qu’est-ce que tu fais ? Bouge de là tout de suite !». Vous allez d’emblée considérer cet individu comme un ennemi, n’est-ce pas ? Même si vous reconnaissez avoir fait une erreur, vous n’aurez pas envie d’avoir des échanges avec lui, ni de l’écouter, ni de lui parler. Vous vous dites que cette personne violente ne mérite pas vos excuses

Si, en revanche, le chauffeur s’était approché de vous calmement, avait frappé à la vitre en souriant, et vous a demandé gentiment de déplacer votre voiture, votre réaction serait complètement différent, n’est-ce pas ? Vous vous seriez excusé pour la gêne occasionnée et vous vous promettez même de faire plus attention la prochaine fois avant de vous garer. Vous percevrez la personne comme une alliée et vous avez retenu quelque chose de cette situation.

Eh bien, il en va de même pour les enfants ! Quand ils nous perçoivent comme un adversaire, cela active les zones les plus primitives de leur cerveau. Ils se mettent en colère, vous provoquent et sont peu disposés à vous écouter. Dans de telles situations, notre éducation ne donnera pratiquement aucun effet. Si, au contraire, les enfants nous perçoivent comme un allié, alors ils seront rassurés. Cela active les parties les plus avancées de son cerveau, celles qui les conduisent à raisonner, à analyser la situation et à les faire réfléchir sur leur propre comportement.

Maintenant, le tout est de savoir appliquer cette attitude au quotidien. Encore une fois, c’est très facile à dire, mais quand on est un parent stressé et fatigué par les aléas de la vie, on n’est pas toujours disposé à garder le calme en toutes situations. Cependant, comme toutes choses, à force de pratique, la bienveillance en tout temps deviendra votre seconde nature et vous gagnerez par la même occasion, le respect de vos enfants à tout moment. Comment procéder ? Vous trouverez ci-dessous 3 conseils qui vous garantiront l’obéissance de vos enfants du premier coup.

1. Gardez le calme, en toutes circonstances

Les enfants tiennent compte de nos réactions plus que de nos paroles. Ils se concentrent plutôt sur notre langage corporel : les sourcils qui se lèvent, la mâchoire qui se crispe, l’index pointé vers eux de façon accusatrice… Son cerveau traduit ces gestes comme de l’attaque, les interprète comme des signaux de danger, alors, ils se mettent à se défendre et sont prêts à riposter. 

Les enfants se mettent aussi dans des « conditions de combat » quand vous avez des réactions soudaines, vives et peut-être même, excessive. Ils ne se rappellent même plus qu’ils ont fait quelque chose qui vous ont mis en colère. Tout ce qu’ils ressentent, c’est ce besoin de se défendre, car vous lui faites du mal. Ainsi, quand vous leur apprenez ce qu’ils sont censés faire, en criant ou avec votre grosse voix qui gronde, sachez que tout ce que vous dites n’entreront pas dans leur tête. 

La solution, si l’on veut asseoir son autorité, c’est de garder un ton égal, même si vous n’êtes pas content de votre enfant. Montrez-vous toujours, aussi calme et imperturbable que possible. Certes, c’est très difficile, surtout quand vous voulez exploser un bon coup, mais c’est ce qui permet à votre enfant d’être en confiance et de vous écouter avec attention. C’est comme cela que vous pouvez leur apprendre la discipline en toute douceur

En revanche, si vous vous mettez à hausser le ton et à faire des grands gestes énervés, votre enfant, en bon combattant qu’il est, trouvera votre faille. Il saura qu’il a un pouvoir sur vous. Ne vous étonnez pas s’il essaie toujours de tester vos limites en allant à l’encontre des règles. Peut-être qu’ils vont vous obéir par peur, mais il recommencera un jour ou l’autre, car il n’est pas du tout conscient du mal qu’il a fait. 

Pour éviter cela, efforcez-vous de parler toujours normalement, mais fermement. Gardez votre sérieux, mais ne montrez pas de méchanceté. C’est encore mieux si vous pouvez lui montrer des gestes tendres : assoyez-vous à sa hauteur, caressez ses cheveux, passez votre bras autour de ses épaules… Ces démonstrations de tendresse libèrent des hormones bienfaisantes, telles que l’ocytocine qui agit comme un calmant sur votre enfant. 

Si votre enfant est complètement hors de lui, que vous n’arrivez pas à obtenir du calme de sa part, alors, asseyez-vous et attendez. Ne dites rien, ne faites rien, juste attendre et écouter s’il a quelque chose à vous dire. Vous pouvez reprendre le dialogue lorsqu’il se sera apaisé. 

2. Fixez les limites en douceur

Dans toutes les situations où nos enfants testent notre autorité, en tant que parent, nous devons toujours fixer des limites, mais pas n’importe comment. De chaque moment d’égarement doit découler une leçon que l’enfant va retenir tout au long de sa vie. Si votre bout de chou n’a rien appris, alors, vous serez obligé de redire encore et encore tout ce que vous lui avez déjà dit. Ce qui entraînera une situation tendue et votre relation parent-enfant ne se résumeront qu’à des remontrances et à des punitions. Mais ce n’est pas ce que vous voulez, n’est-ce pas ?

Pour être plus efficace, vous devez reconsidérer les mots que vous employez avec votre enfant. Ne vous laissez pas entraîner dans un rapport de force, même si l’enfant est violent dans ses paroles. On l’a dit plus haut : restez toujours calme ! Et on ajoute : choisissez bien vos mots ainsi que la formulation de votre phrase. Vous aurez peut-être un peu de mal, au début, mais petit à petit, vous prononcerez des phrases plus bienveillantes à l’endroit de votre enfant. 

Prenons un exemple pour être concret. Le petit bambin, en colère, vous crie : « Je te déteste ! ». Vous aurez, sans doute, envie de lui répondre, avec un ton menaçant : « Ne me parlez pas comme ça ! ». Cependant, cette réponse activera le cerveau primitif de l’enfant. Cette partie du cerveau le fera se braquer sur ses positions et il bloquera toute tentative de dialogue sain. Si, par contre, vous lui dites : « Je suis sûre que tu sais que tu ne dois pas me parler comme ça. Alors, que se passe-t-il ?». Le cerveau de l’enfant captera bien ce ton bienveillant et acceptera mieux la discipline que vous fixez. 

Analysons un peu cette phrase.

  • Quand vous dites : « Je suis sûre que tu sais » : vous montrez que vous le comprenez.
  • Quand vous dites : « Tu ne dois pas me parler comme ça » : vous fixez les limites.
  • Quand vous dites : « Alors, que se passe-t-il ?» : vous montrez que vous êtes ouvert au dialogue.

Cette phrase active les zones les plus avancées du cerveau et permet aux enfants de prendre sur lui. Il sera plus calme et voudra bien s’expliquer. En effet, votre phrase l’encourage à s’expliquer plutôt qu’à s’exprimer de manière violente. Ainsi, le rapport de force est exclu : vous vous parlez d’égal à égal. Vous aurez déjà appris quelque chose à votre enfant : s’exprimer. 

3- Acceptez les sentiments que l’enfant éprouve

Un enfant qui désobéit est un enfant en détresse. Tous les parents doivent en être conscients. Même si l’enfant ne présente pas de signes de crise : il ne semble pas être en colère, il ne pleure pas, il ne crie pas… Il reste que cet enfant a autre chose qui le préoccupe. Ainsi, si vous insistez, vous verrez qu’il va montrer des signes plus visibles de sentiment négatif

Cependant, les petits enfants n’ont pas encore le sens de la proportion. Quand ils sont tristes ou quand ils ne sont pas contents, quand les choses ne se passent pas comme ils l’entendent, alors, ils sont capables de montrer leurs sentiments de manière très violente. En réponse à cela, nous les parents, nous sommes aussi tentés de réagir de façon tout aussi brusque et soudaine. C’est une erreur à ne pas commettre, car cela va exacerber le sentiment de mal-être qui occupe déjà l’enfant.

Dans un autre article qui parle des « neurones miroirs », nous avons dit que le cerveau des enfants copie ce qu’il voit. L’apprentissage passe aussi, et essentiellement, par le regard. Ainsi, ne vous étonnez pas si votre enfant vous suit dans votre élan de colère, car il ne fait que vous copier. C’est pourquoi, nous insistons sur le fait de toujours garder le calme, en utilisant des phrases bienveillantes

D’un autre côté, nous avons aussi tendance à minimiser les émotions de nos bambinous. Soit, nous nous mettons en colère en hurlant : « Arrête de t’énerver pour si peu ! ». Ou on adopte un ton plus doux, comme : « Ne t’inquiète pas, ce n’est rien ! ». Ces genres de phrase n’apportent rien aux enfants, car cela ne va pas du tout les apaiser. Ils vont peut-être se calmer en apparence, mais ils vont recommencer la même crise, car ils ne comprennent rien de la nature de leur sentiment et ne savent pas comment les canaliser. 

L’enfant sera beaucoup plus enclin à obéir, à arrêter de pleurer ou de crier, s’il sait que nous ne prenons pas ses émotions à la légère. La meilleure manière de le faire est de mettre un mot sur ce qu’il ressent : « Cela te met en colère, je le sais… »;  «Tu es déçu parce que… »
« C’est vraiment dur, n’est-ce pas ? « … Quand vous reconnaissez, devant l’enfant, qu’il peut ressentir des émotions, il saura que vous n’êtes pas indifférent à ses détresses. Vous montrez que vous êtes toujours là pour lui, prêt à l’aider. En réponse à cela, votre enfant acceptera de coopérer plus facilement

Vous pouvez également parler de vous et de votre propre expérience, en leur racontant comment avez-vous fait face à une déception, à une peine de cœur… Cela vous aidera à gagner la confiance de votre enfant. Il se confiera à vous au lieu de faire des crises. Profitez de ce moment de partage pour l’encourager à parler de ses sentiments. Posez-lui des questions du genre : « Est-ce que tu ressens aussi la même chose ? » ;  « As-tu compris pourquoi maman était triste ?»… De cette façon, vous amènerez l’enfant à parler, même s’il ne voulait pas le faire au départ. 

Le mot de la fin

Lorsque nous prenons les enfants au sérieux, nous renforçons notre autorité. La raison est que chacun de nous préfère écouter les personnes qui nous comprennent. Aussi, si vous voulez faire exécuter une tâche à votre enfant ; si vous désirez qu’il arrête de faire des crises de larmes, bref, si vous voulez qu’il vous obéisse, alors, pensez, en premier lieu, à être un parent bienveillant. Parlez calmement, utilisez des phrases qui montrent que vous le comprenez et accueillez ses émotions avec bienveillance. Votre enfant obéira de bon cœur et vous n’aurez plus à vous répéter. C’est garanti !

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