Le 21 août 1911, La Joconde, le célèbre tableau de Léonard de Vinci, a disparu comme par magie ! Deux célébrités ont été impliquées dans ce vol mémorable : Guillaume Apollinaire et Pablo Picasso. Mais ont-ils vraiment subtilisé le portrait le plus célèbre au monde ? En tout cas, à l’époque, le soupçon pesait lourdement sur eux, au point où Apollinaire a été emprisonné. Cet article vous fera découvrir comment ces deux amis ont été mêlés à cette histoire aussi fascinante que sordide.
Un ami aux statuettes volées
Tout a commencé par une histoire d’amitié entre Guillaume Apollinaire et Géry Pieret, un Belge qui a travaillé avec lui dans une banque. Plus tard, Pieret a été licencié pour son implication dans une affaire de chantage, au préjudice de l’un des directeurs de l’établissement.
Malgré le passé trouble du Belge, le poète-écrivain s’est pris d’affection particulière pour lui, au point de s’en inspirer pour la création de son personnage du Baron d’Ormesan, dans son recueil de contes s’intitulant L’Hérésiarque et Compagnie. Apollinaire l’a même engagé comme secrétaire, malgré que Pieret s’adonne à des activités peu recommandables. Une de ces activités va emmener l’écrivain à être accusé du vol du portrait de Mona Lisa.
Quatre ans avant le vol fracassant du plus célèbre tableau du monde, c’est-à-dire en 1907, Géry Pieret a vendu deux statuettes phéniciennes à Apollinaire, à un prix vraiment dérisoire. Bien évidemment, amateur d’art (et critique d’art) qu’il est, il n’a pas hésité à les acquérir, mais ensuite, il les a cédé à son ami, le peintre Pablo Picasso. À cette époque, ce dernier n’était pas encore très célèbre, car il était encore en train d’expérimenter ce qui allait être son invention : le cubisme .
Un vol passé inaperçu
Personne ne pouvait prévoir qu’il s’est passé quelque chose de terrible, avant ce matin d’août 1911. On est le 22 août. Louis Béroud, peintre de sa profession, arrive au Salon Carré du Musée du Louvre, pour faire un croquis de Lisa Gherardini, celle qui a servi de modèle à La Joconde. Cependant, le tableau n’était pas à sa place habituelle.
Les gardiens du musée lui ont expliqué que le portrait de Mona Lisa se trouvait à l’atelier photographique de la Maison Braun, spécialiste de la reproduction d’œuvres d’art. Après quelques heures, le peintre a redemandé aux gardiens l’endroit où se trouvait La Joconde. C’est seulement à ce moment qu’on lui apprend la disparition du tableau, et ce, depuis la veille, c’est-à-dire, le 21 août 1911. Personne n’a eu de soupçon, en trouvant la place vide où devrait être le chef-d’œuvre de Léonard de Vinci, pensant qu’on l’a juste changé de place.
Objets d’art disparus comme par magie
Même si à l’époque, La Joconde ne suscitait pas encore l’engouement autant qu’aujourd’hui, le tableau avait déjà une place assez importante au sein du musée du Louvre. Le préfet de police Louis Lépine envoie, alors, plus de 60 inspecteurs pour se charger de l’affaire. Mais malgré la découverte d’une empreinte digitale, sur le verre qui protégeait le tableau, l’enquête était au point mort. Le directeur du Louvre, Théophile Homolle, a donné sa démission, suite à cela.
La Joconde a bel et bien disparu. Il ne restait que son cadre et la vitre qui la protégeait. Les enquêteurs n’ont aucun suspect, et les amateurs d’art viennent pleurer l’énigmatique Florentine, tout en déposant des fleurs, devant le mur où a été exposé le tableau bien-aimé. La perte d’une des pièces maîtresses du musée a engendré l’inventaire de l’ensemble de toutes les collections du Louvre. Et chose incroyable : plus de 300 pièces ont disparu du musée, sans que personne n’ai rien vu ! Les statuettes phéniciennes vendues par Pieret à Apollinaire faisaient partie du lot !
Apparition de prétendus voleurs
De nombreuses personnes ont revendiqué le vol de La Joconde. Parmi eux, Géry Pieret lui-même. Il a contacté le quotidien Paris-Journal, le 28 août, en envoyant à la rédaction une statuette comme celles qu’il a vendues à Apollinaire. En même temps, il affirme détenir le précieux tableau. Motivé par l’appât du gain, il exigeait, pour sa soi-disant restitution, une somme de 150 000 francs. Il prend, ensuite la fuite, mais sera quand même condamné à 10 ans de prison, en 1912, pour le vol des trois statuettes phéniciennes.
L’écrivain italien Gabriele D’Annunzio s’est également accusé du vol du portrait de Mona Lisa. Complètement envoûté par la dame de Florence, il a d’ailleurs écrit une tragédie intitulée La Joconde, en 1898. Et il y en avait d’autres, qui, chacun avec leur motivation, prétendait détenir la toile la plus recherchée de l’époque.
Arrestation d’Apollinaire et de Picasso
La fascination du monde pour la toile de Leonard de Vinci monte en flèche, cependant, la police n’a plus aucune véritable piste. De son côté, Apollinaire s’est rendu compte de ce qui s’est passé avec Géry Pieret : il est devenu complice de vol. Pire encore, il est devenu receleur, en revendant les statuettes à son ami Picasso. Il a, donc, tout avoué à son ami. Suite à cela, ils ont passé toute une nuit blanche à chercher les issues possibles à ce problème, et ont fini par décider de rapporter les deux statuettes à Paris Journal.
Les deux amis sont arrêtés par la police. Après une longue interrogation, Picasso a été libéré, mais Apollinaire sera jeté en prison, à la Maison d’arrêt de Paris la Santé. Il y restera 6 jours et 6 nuits, avant d’être libéré. En effet, après enquêtes, il s’est avéré que ni lui, ni le peintre, n’avaient rien à voir avec le vol. Toutefois, le mystère reste entier. Personne ne savait où se trouve La Joconde. Sa place restée vide a été comblée par le portrait de Balbassare Castiglione, de Raphaël, au mois de décembre 1911.
Le retour triomphal de La Joconde
Plus de deux ans après, au moment où on avait presque oublié le vol historique de La Joconde, voilà que le tableau réapparaît. En vérité, la Mona Lisa en peinture à l’huile n’a jamais quitté Paris. Elle a été cachée sous le lit d’un Italien nommé Vincenzo Peruggia, jusqu’en 1913. L’homme en question est un vitrier. Il a travaillé au Louvre pendant un certain temps, et c’est lui qui avait installé le verre de protection devant la célèbre toile. C’est lui, également, qui a dérobé le chef-d’œuvre de Léonardo de Vinci, sans que les gardiens du musée s’en rendent compte. De peur d’être découvert, il l’a juste gardé sous son lit.
Ensuite, il l’a emmené avec lui en Italie, lorsqu’il revenait dans son pays natal en 1913. Il voulait revendre La Joconde à Alfredo Geri, un antiquaire florentin, mais celui-ci l’a dénoncé. Lors de son procès, Vincenzo Peruggia évoquait deux principaux raisons à ce vol. Le premier était qu’il voulait rendre à son pays la célèbre toile de Léonard de Vinci. L’autre raison, c’est que Mona Lisa ressemble tellement à son amour de jeunesse qu’il a perdu.
Quoi qu’il en soit, le voleur de la Joconde a été condamné à 7 mois de prison, au mois de juin 1914, tandis que la toile a repris sa place au Louvre, le 31 décembre de cette année, après avoir voyagé à travers Florence, Rome et Milan.
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