Education bienveillante, la méthode qui cartonne !

Qui aime bien châtie bien, c’est un peu la philosophie d’éducation qu’ont adoptée nos arrière-grands-parents, nos grands-parents et même nos parents et nous-mêmes, qui sommes déjà parents. Le châtiment peut aller de simple remontrance aux punitions corporelles. Eh oui ! Être aimé peut faire très mal… à l’émotion et au physique. N’est-ce pas triste ? Mais quel parent n’a jamais regretté une réprimande qui allait un peu au-delà de ce qu’il pensait vraiment ? Quel parent n’a jamais regretté d’avoir donné des fessées sous le coup d’une colère non maîtrisée ?

Heureusement, il existe actuellement une méthode plus douce, qui est même en passe de devenir tendance, en matière d’éducation. On l’appelle éducation positive, parentalité positive, éducation bienveillante ou encore éducation non violente. Cela donne tout de suite envie, n’est-ce pas ? Mais en pratique, en quoi consiste l’éducation positive ? Nous expliquerons dans cet article les bases de cette façon d’éduquer qui vont assurément changer votre relation avec votre enfant.

Education positive : les principes de base

Tout est dans l’appellation : la positivité et la bienveillance sont les maître-mot de cette manière d’éduquer. Toute forme de violence, que ce soit physique, psychologique, émotionnelle ou verbale est exclue. En revanche, l’éducation bienveillante laisse une grande place au dialogue, à l’écoute, à la compréhension et au respect mutuel. En d’autres termes, la parentalité positive se base sur la connaissance approfondie de l’enfant et de ses besoins, pour pouvoir, ensuite, y donner réponse.

Mais entendons-nous bien ! L’éducation bienveillante n’a rien à voir avec la permissivité et le laxisme. Il ne s’agit pas de faire fi des règles et de laisser l’enfant faire tout ce qu’il veut. Il s’agit, plutôt, d’instaurer des bonnes pratiques et des bonnes habitudes qui deviendront vraiment des principes de vie pour l’enfant.

Mais comment, dites-vous ? Nous allons vous détailler 4 principes clés de cette méthode bienveillante.

Principe 1 : tous les enfants sont bons de naissance

Tous les parents souhaitent que leurs enfants deviennent une bonne personne. Ce que nous oublions, c’est que les enfants, à leur naissance, sont déjà des bonnes personnes. Seulement, ils ne réagissent pas toujours comme nous, les adultes, nous le voudrions. C’est pourquoi, nous employons souvent les moyens répressifs pour les « recadrer ».

Ce qu’il faudrait que nous les parents, nous gardions en tête, c’est que l’enfant est un petit explorateur de la vie. Il teste tout ce qui l’entoure : les réactions et la patience de ses parents, les objets qu’on lui interdit de toucher, les mots qui ne devraient pas sortir de sa bouche… Cela ne signifie pas qu’il veut faire du mal à son entourage. Aucun enfant n’a d’intention maléfique. Tous ces comportements que nous considérons comme inappropriés font juste partie du processus normal de son développement.

Par ailleurs, les enfants n’ont pas non plus assez de maturité cérébrale pour gérer ses émotions. C’est pourquoi, il pique parfois des crises et devient « ingérable ». Cela nous déconcerte et nous oblige à prendre des mesures, souvent de caractère violent : punitions, fessées, réprimandes… Ces mesures sont contraires à l’éducation positive, car font atteinte à la dignité de l’enfant.

En revanche, dans la méthode parentalité bienveillante, les parents considèrent les enfants comme des êtres humains respectables. C’est pourquoi, le respect mutuel est placé au centre de l’éducation positive.   

Principe 2 : L’enfant est une personne à part entière

Nous n’allons pas coller un pain à notre frère ou à notre sœur qui a touché à quelque chose qui nous appartient sans avoir la permission, n’est-ce pas ? On ne va pas non plus punir un ami qui s’est mis en colère contre nous, en le mettant au coin ! Alors, pourquoi oser lever la main contre un petit enfant que nous comparons souvent à la prunelle de nos yeux ?! Ce n’est pas très logique ! Le fait est que nous aimons montrer à notre enfant que nous représentons une autorité suprême.

Il est grand temps que nous pensions à l’enfant comme à un être humain à part entière, digne de respect, car un enfant est, justement, un être humain à part entière, capable d’avoir mal dans son corps, dans son esprit et dans son émotion. Tout ce qui peut provoquer la douleur physique chez une grande personne peut aussi provoquer de la douleur physique chez un enfant. Ce qui peut engendrer de la honte, de la colère, de la déception… chez un adulte, peut aussi engendrer tout cela chez un enfant. Ainsi, il faut y penser, à partir de maintenant, avant de « faire du mal » à votre bout-de-chou. 

Considérer un enfant en tant que personne à part entière passe par le respect. Cela touche différents aspects de sa personne, que l’on ne doit pas négliger dans l’application de l’éducation positive. Voici, en gros, ce que tout parent bienveillant doit respecter :

Les besoins physiologiques 

Il faut respecter les différents besoins fondamentaux de l’enfant, ceux inscrits dans la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Chaque parent a la responsabilité et l’obligation de nourrir, vêtir, soigner, éduquer… son enfant. En revanche, les parents n’ont pas le droit d’obliger son enfant à manger s’il n’en a pas envie ou à aller se coucher, juste pour avoir la paix…

De même, aucun parent ne doit obliger son enfant à faire un câlin, s’il n’a pas envie de contact physique. Lors des bains et des soins, l’enfant a droit de ne pas aimer certaines façons que ses parents, son médecin… ont de le toucher, parce que cela lui fait mal ou cela lui est désagréable. Dans l’éducation bienveillante, il faut éviter toutes formes d’intrusion physique, ne serait-ce que le fait d’essuyer la bouche d’un enfant, sans le prévenir et sans explication du geste.

Nous intégrons dans cette partie, car inscrit dans la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, le droit de l’enfant à avoir une éducation adéquate. Ainsi, un parent bienveillant doit permettre à son enfant de suivre des enseignements qui participent à son épanouissement, lui permettre d’avoir le choix des matières, s’il y a des choix à faire. C’est au parent de veiller à ce son enfant aie les fournitures nécessaires à son éducation , pour que l’enfant ait autant de chance de réussir que les autres.

Ce ne sont que quelques exemples pour expliquer le respect que nous devons à l’égard du corps de nos enfants, tout en lui assurant de satisfaire ses besoins physiologiques. Si on y regarde de plus près, rien de bien méchant, n’est-ce pas ?

La personnalité

Chacun de nous est unique. Cette phrase est un peu clichée, mais elle est vraie ! En vérité, chacun de nous a sa manière d’être unique et il faut respecter cela. Ainsi, tout parent bienveillant doit admettre que son enfant puisse avoir son petit caractère, même si cela ne nous enchante pas toujours. Il ne s’agit pas de laisser l’enfant faire ce qu’il veut, il s’agit de le laisser ne pas être d’accord, de lui permettre de dire tout haut ses opinions, de ne pas le comparer à ses frères et sœurs ou à d’autres enfants…

L’aspect émotionnel de l’enfant est à prendre en compte avec la personnalité. En effet, chacun de nous a sa manière de réagir et de montrer ses émotions. L’enfant y compris. Cependant, nous avons tendance à lui interdire de montrer les émotions négatives. Nous, adultes, nous laissons bien la tristesse ou la colère nous envahir. Pourquoi, donc, ne permettrons-nous pas à nos enfants d’exprimer leurs ressentis avec bienveillance ?

Dans la parentalité positive, on n’ignore pas les sentiments négatifs. On ne fait pas semblant de ne pas prêter attention aux pleurs de bébé, on n’ordonne pas un enfant de se taire, car c’est leur droit le plus strict de se sentir mal. En revanche, le devoir de tout parent bienveillant est d’écouter et d’accompagner leurs enfants, pour que leurs émotions ne les détruisent pas mais pour que les tout-petits apprennent à se les approprier et les gérer.

Le rythme de développement et l’autonomie

Nous, les parents, nous avons souvent cette fâcheuse tendance à comparer notre enfant à ceux des autres. Cela nous amène parfois à nous culpabiliser, quand nous pensons que notre enfant n’est pas aussi grand, aussi vif, aussi intelligent… que les autres. Cette culpabilité nous pousse, ensuite, à obliger notre enfant à aller plus vite que son rythme de développement normal.

Il faut, cependant, accepter que chaque enfant se développe et s’épanouisse à son rythme. Il pourrait, par exemple, tarder à marcher, mais apprend à parler plus vite. C’est pareil pour l’acquisition de l’autonomie. Mais c’est aussi le devoir de tous les parents de permettre à son enfant de grandir et d’être autonome, en le laissant expérimenter tout ce qui l’entoure, si cela ne présente pas de danger pour lui.  L’enfant pourrait faire des erreurs, pourrait ne pas être parfait, mais les parents doivent l’accompagner et l’encourager à faire toujours de son mieux.

Principe 3 : l’enfant progresse à son rythme

N’en doutez pas, tout enfant, qu’il soit en situation de handicap ou qu’il soit bien portant, peut se développer et progresser, s’il est bien accompagné. Ce développement, cette progression, pourrait ne pas être à la hauteur de ce que les parents attendent, cependant, il faut fêter chaque pas, petit ou grand, que votre enfant aura réussi. Au risque de répéter ce qui a déjà été dit plus haut : votre enfant est unique, il ne faut pas le comparer aux autres ! C’est ainsi que vous éviterez beaucoup d’angoisses inutiles et de déception injustifiée. En revanche, chacune de ses victoires sera pour vous, parents et enfants, de l’immense joie. 

Et même si vous êtes très pressé que votre tout petit devienne plus grand, il est totalement interdit de précipiter son développement psychomoteur. S’il n’est pas en âge de s’asseoir tout seul, de marcher tout seul, de faire ses besoins dans son petit pot… les parents ne doivent pas le forcer. Normalement, ces différentes étapes se font tout naturellement, quand l’enfant sera prêt physiquement et mentalement. C’est aussi le cas pour l’apprentissage de la parole, pour l’entrée en maternelle, pour les examens officiels… Laissons nos enfants vivre pleinement leur enfance, sans sauter les étapes.

Ce que nous pouvons faire, c’est de leur construire un environnement où ils peuvent évoluer sans crainte et apprendre sans danger. L’objectif étant que l‘enfant puisse se développer pour lui-même, non pour faire plaisir à ses parents. C’est pour cela, par exemple, qu’on mettra le bambin, sur un petit pot, seulement quand il commence à s’intéresser à la propreté, mais pas avant. On se donnera également la peine d’expliquer toutes les nouvelles expériences à l’enfant, pour qu’il se sente plus à son aise et qu’il se sente en confiance dans son apprentissage. 

Le défi, pour les parents, c’est de pouvoir accepter que son attente ne coïncide pas forcément au stade de développement de son enfant. Un exemple pour être plus claire : on ne doit pas s’attendre à ce qu’un petit bambin de deux ans reste assis longtemps sans bouger, alors que son processus de développement le pousse à gigoter, à toucher à tout, à courir… Dans la même foulée, il faut savoir que c’est son environnement qui doit s’adapter à l’enfant et non le contraire. Ainsi, on ne demande pas au petit bout de chou d’arrêter de toucher à tout, mais plutôt, on met hors de sa portée les objets auxquels vous ne voulez pas qu’il touche. 

Mais il faut faire attention ! Construire un environnement sécurisé ne signifie pas non plus surprotéger son enfant. Il faut arrêter d’être tout le temps sur son dos. On doit le laisser apprendre en le permettant de faire des erreurs. C’est ainsi que le petit bambin acquiert petit à petit l’autonomie. Il faut à tout prix éviter de faire les choses à sa place, mais toujours l’encourager à faire mieux et à dépasser ses craintes de malfaire. Ainsi, on l’aide à avoir confiance en lui et à s’épanouir.

Principe 4 : l’enfant est un être coopératif

Généralement, la relation parent/enfant est conflictuelle, notamment chez nous où les grandes personnes sont censées représenter une autorité absolue, tandis que les plus petits et les jeunes doivent une obéissance aveugle aux grandes personnes. C’est inscrit dans nos valeurs traditionnelles. Toutefois, on a tous constaté que souvent, les règles sont seulement respectées par peur. Ne dit-on pas, dans un de nos dictons, que « les petits obéissent par peur tandis que les adultes obéissent par timidité » ?

C’est quand l’enfant enfreint les règles imposées que les conflits surviennent. En effet, à ce moment-là, l’enfant nous met face à notre limite : l’autorité absolue, nous ne l’avons pas ! Mais aussi : toute personne, même un tout petit, est doté d’un libre arbitre. Un jour où l’autre, il va enfreindre les règles, par curiosité, par soif d’expérience, ou juste pour tester ses parents. Cette désobéissance peut coûter très cher à l’enfant, mais aussi aux parents, s’il tente une expérience dangereuse. Ainsi, on doit se rappeler qu’on instaure les règles pour cadrer l’enfant mais aussi pour le protéger.

C’est dans la manière d’instaurer ces règles où le bât blesse. Les adultes se bornent seulement à dicter les conduites à tenir, sans explication, ni discussion. L’enfant obéit par crainte, mais cherchera les moyens de s’y soustraire, et souvent, il trouve ! L’éducation positive, quant à elle, propose une meilleure méthode pour instaurer les règles et les bonnes pratiques. Il s’agit de solliciter l’enfant à coopérer. Les spécialistes de la parentalité positive ont constaté que les enfants obéissent de bonne grâce, quand on leur démontre les avantages du respect des règles, aussi bien pour lui-même que pour son entourage. Le secret, c’est d’allier fermeté et bienveillance. On ne menace pas l’enfant de punition, s’il ne suit pas à la lettre les disciplines de la maison. On ne le laisse pas non plus libre de faire tout ce qu’il veut. Tout doit passer par l’échange, dans le respect mutuel. A ce moment-là, parents et enfants peuvent fixer ensemble les règles. C’est ce que l’on appelle : la discipline positive.

Parentalité positive, pour un monde meilleur

En résumé, l’éducation positive construit une relation où parent et enfant sortent gagnants. En l’appliquant, personne ne se sentira persécuté par l’autre, car tout le monde est sur le même pied d’égalité. Cette nouvelle méthode d’éducation ne sera pas facile à adopter, notamment pour nous, parents qui ont été élevés avec la méthode traditionnelle. Ce n’est pas en un jour qu’on peut se débarrasser des habitudes bien ancrées, mais tout le monde peut y arriver, avec un peu de volonté. Même si votre enfant a déjà bien grandit, il n’est jamais trop tard pour commencer.

Vous pourrez tenter de croire que l’éducation non violente n’est pas faite pour votre personnalité et votre tempérament, mais pensez plutôt à votre enfant, à vos petits-enfants et à vos arrière-petits-enfants, car oui, les bénéfices de l’éducation bienveillante vont jusque-là et même au-delà. Au début, vous aurez, sans doute, du mal à parler de manière positive à votre petit bout de chou, mais vous y arriverez petit à petit. Habitué à ce langage, votre bambin, une fois adulte, l’emploiera naturellement avec ses enfants, et ainsi de suite. Tout le monde gagnera à adopter la parentalité bienveillante. Qui sait, si tous les parents s’y adonnent, nous contribuons tous à construire un monde plus doux et plus calme ! Cet article n’est qu’une introduction à l’éducation positive, mais nous détaillerons ces différents principes dans les prochaines publications. Nous vous proposerons également des astuces pratiques, pour pouvoir appliquer la discipline positive au quotidien

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3 thoughts on “Education bienveillante, la méthode qui cartonne !

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