Vous voulez le meilleur pour vos enfants et pour y arriver, vous aimeriez adopter l’éducation positive ou la parentalité bienveillante, mais vous ne savez pas trop comment faire. La base est d’instaurer ce qu’on appelle discipline positive. Et oui, ces deux termes, qui semblent être opposés, peuvent parfaitement se combiner. Ce concept a été inventé par la psychologue et éducatrice américaine, Jane Nelsen. Elle préconise une méthode appliquée avec douceur, dans le respect mutuel entre parents et chérubins.
De nombreux parents vont s’exclamer qu’il n’est pas facile de faire obéir un enfant en douceur, qu’on doit répéter plusieurs fois avant qu’il s’exécute, qu’on en vient parfois aux fessées ou aux autres types de punitions pour avoir leur coopération… Alors, instaurer de la discipline en douceur, cela semble un peu chimérique ! Et pourtant, on peut le faire, en se basant sur les 8 principes clés que nous expliquerons dans cet article.
La naissance de la discipline positive
La discipline positive est axée sur une approche compatissante qui se manifeste essentiellement par l’encouragement de l’enfant à toujours mieux faire. Ainsi, dans cette méthode, les points forts de l’enfant sont toujours mis en avant. Mais, évidemment, l’enfant, comme tout le monde, peut faire des erreurs et peut rencontrer des difficultés au cours de son apprentissage. Cela dit, dans cette approche, ces différentes contraintes sont considérées comme des opportunités de s’améliorer. L’objectif de la discipline positive étant, comme le formule Jane Nelsen, d’obtenir des résultats positifs à long terme.
Il faut savoir que Jane Nelsen n’a pas inventé la discipline positive, juste parce qu’elle est une maman qui a envie de se démarquer des autres. Cette éducatrice s’est basée sur la théorie du psychiatre autrichien, Alfred Adler, comme quoi, les humains sont des êtres sociaux qui ont besoin d’appartenir à un groupe (famille, école, classe, club sportif…). Cette théorie a ensuite été modelée par Rudolf Dreikurs, psychologue américain spécialisé dans l’éducation et de la psychiatrie infantile.
C’est dans les années « 90 que Jane Nelsen a commencé à donner des formations aux parents et aux enseignants, afin qu’ils puissent surmonter les défis auxquels ils font face quotidiennement dans leur rôle d’éducateur. En France, c’est la psychologue clinicienne, Beatrice Sabate qui a introduit la discipline positive, en 2005. À Madagascar, on commence à en parler et nous avons l’ambition d’apporter plus de lumière à propos de cette méthode de la parentalité bienveillante.
Voilà pour la petite histoire ! Cela nous a permis de vous dire que la discipline positive a fait l’objet de beaucoup de recherches et de nombreuses expertises. Elle a été validée mondialement comme une méthode qui va révolutionner et améliorer considérablement notre façon d’éduquer nos enfants. Voici, donc, 5 principes essentiels de la discipline positive :
1 : L’enfant a besoin d’appartenir à un groupe
Ce principe a été directement tiré de la théorie d’Adler cité plus haut, disant que les humains sont des êtres sociaux. “Le sentiment de solidarité, de communion est implanté dans l’âme enfantine et il ne quitte l’individu que sous l’action des plus graves déviations”, disait le psychiatre. Ainsi, l’enfant, dès sa naissance, est doué de bonté naturelle. Cependant, il ne peut se rendre compte de ce don qu’il possède, si la société dans laquelle il évolue ne le lui rappelle pas.
Quand l’enfant est traité de manière à ce qu’il ressente de l’amour, il sera capable d’amour. Par contre, quand il est traité avec de la violence, il sera plus capable de violence que de douceur. Ce sont les groupes auxquels il appartient qui va lui encourager à être bon ou qui va le pousser à faire le mal. C’est pourquoi il nous faut bien choisir les mots qu’on emploie avec les enfants ainsi que la manière générale de les traiter.
N’avez-vous jamais remarqué que lorsqu’un enfant se sent bien dans sa famille, au sein de son école, dans son club de foot ? Quand il est bien accueilli et bien traité, il est tout de suite plus docile, plus serviable, plus poli… C’est la raison pour laquelle il faut employer la manière douce quand on veut instaurer la discipline avec l’enfant. Il n’en sera que plus coopératif.
2 : L’enfant agit toujours avec un objectif précis
Parfois, nous interprétons les pleurs des bébés et des enfants comme des petites crises qui ne signifient pas grand-chose. Quelques fois aussi, nous faisons mine d’ignorer certains de ses comportements, qui ont le don de nous énerver. Il faut cependant savoir que les bébés ne pleurent pas pour rien et les bêtises des enfants, quand ils le font exprès, ont des buts précis.
L’enfant a des comportements inappropriés quand il a un ou des besoins qui ne sont pas satisfaits et il fait cela de manière inconsciente. Jane Nelsen appelle cela : objectif mirage, et il en existe 4 : celui d’attirer l’attention ; celui de vouloir être en position de force ; celui de faire souffrir l’autre, par vengeance et pour finir, il s’agit d’un comportement dicté par le sentiment d’être incompétent.
Ainsi, on ne vient pas en aide à l’enfant, lorsque nous nous contentons d’ignorer ses pleurs et ses comportements inappropriés. Nous n’inculquons rien de positif, quand nous nous retournons vers nous-mêmes, vers nos ressentis, sans vouloir comprendre, qui a provoqué ces comportements chez l’enfant. Et le punir ne nous avancera à rien, car dès qu’un de ses besoins sera encore insatisfait, il va recommencer. Ce qu’il faut faire, demandez-vous ? C’est connaître ce qui se cache derrière ces moyens d’expression qui nous énervent et d’essayer d’y apporter satisfaction, dans la mesure du possible et du raisonnable.
3 : L’enfant a besoin de ressentir de l’importance
Faire partie d’un groupe et être reconnu par ce groupe est un besoin essentiel à tout être humain, y compris l’enfant. C’est même un synonyme très basique de l’existence. Dès la naissance, bébé a la nécessité de sentir qu’il a sa place au sein de sa famille. Plus tard, quand l’enfant ira à l’école, ou quand il intégrera des associations, des clubs… il voudra toujours ressentir qu’on a besoin de lui, là où il évolue.
Ainsi, lorsque l’on met en place la discipline positive avec l’enfant, il est essentiel de lui accorder de l’importance. Cela passe par le respect. On ne lui impose pas les règles à suivre, parce qu’on est adulte et “c’est comme ça !”, on sollicite plutôt sa coopération, en communiquant avec lui, en lui parlant d’égal à égal.
Ce principe d’égalité que nous, parents, n’honorons pas toujours, est un garanti de coopération. En effet, il ne faut jamais oublier que l’adulte et l’enfant sont parfaitement égaux en matière de droits et sont chacun dignes de respect. Les besoins de chacun sont aussi égaux. Ceux des enfants méritent, donc, qu’on y fasse attention et qu’on ne les considère pas seulement comme des caprices.
Quand on respecte le chérubin, on est plus à même de gagner sa coopération. Pour ce faire, Jane Nelsen conseille aux parents de suivre 4 étapes, que nous détaillerons dans un article indépendant :
- Comprendre les émotions de l’enfant, en lui posant des questions ou en reformulant ce que nous avons pu observer chez lui.
- Faire preuve d’empathie en lui montrant qu’on a compris et en même temps, lui partager nos propres émotions et nos expériences similaires
- Faire connaître à l’enfant notre ressenti d’adulte face à la situation, en lui expliquant les conséquences de son comportement inapproprié
- Inviter l’enfant à trouver ses propres solutions au problème
En suivant ces 4 étapes, nous montrons à notre enfant qu’on le respecte et qu’il est également capable. Il acquiert, ainsi, le sens de la responsabilité, il pense aux autres, mais pas seulement à sa personne et il contribue à rendre meilleure la société où il évolue. N’est-ce pas merveilleux qu’avec le seul respect, on puisse arriver à inculquer de nombreuses valeurs à nos petits bambins ?
4 : L’enfant doit apprendre de ses erreur
Tous les êtres humains sont en perpétuel apprentissage au cours de leur vie, et plus intensément pendant l’enfance. Ainsi, c’est plus que normal qu’il fasse des erreurs. Notre réaction, à nous, les adultes, est parfois de gronder l’enfant qui a fait une erreur. Cependant, ce petit moment de faiblesse devrait être pris autrement, car les erreurs sont des formidables occasions d’apprendre et de faire mieux.
Dans la discipline positive, le tout est de savoir réparer les erreurs. Pour y arriver, Jane Nelsen propose 3 actions à faire, qu’elle a appelé les “3 R” :
• Reconnaître sa part de responsabilité : ne pas chercher des excuses pour se justifier, ne pas accuser les autres, et même, si on n’est pas responsable de toute l’erreur, on reconnaît sa part de responsabilité.
• se Réconcilier : en demandant sincèrement pardon et en pardonnant également
• Résoudre : trouver une solution ensemble
Vous aurez sans doute compris que pour évoluer, l’enfant ne peut pas apprendre seul de ses erreurs. Il lui faut une grande personne pour le guider. Ses parents devraient lui servir de modèle dans la gestion des fautes, en osant se montrer imparfaits, mais résilients, face aux imperfections. En outre, les parents doivent aussi permettre aux chérubins de se tromper. C’est-à-dire : ne pas faire les choses à sa place, s’il a des difficultés. Il faut le laisser apprendre avec ses échecs.
Les mots d’excuse, le sens de responsabilité, le fait de vouloir recommencer pour faire encore mieux, l’attitude de celui qui ne se laisse pas abattre facilement deviendront des règles de vie, si l’enfant est encouragé à apprendre de ses erreurs, dès l’enfance.
5 : Mettre l’amour au centre de la discipline positive
Instaurer la discipline ne doit signifier qu’une chose : l’amour que nous portons à notre enfant. Les règles ne doivent pas être imposées dans l’intention de faire autorité ou de faire peur à notre bambin pour qu’il se tienne tranquille. On évite également de passer ses nerfs sur l’enfant, en l’obligeant à suivre les règles que nous dictons sévèrement, tout en le menaçant de punition. D’ailleurs, les règles ne s’imposent pas. Elles se discutent entre parents et enfants.
Dans la discipline positive, il faut toujours partir d’un sentiment d’amour. Il est même conseillé, dans tout échange avec l’enfant, de mentionner que vous le chérissez. Le message d’amour passe très bien par la parole, mais cette affection se prouve aussi par le temps que nous consacrons à notre enfant, et par les gestes d’affection que nous lui montrons au quotidien.
One thought on “La discipline positive ou comment instaurer une discipline en douceur”