La mythologie grecque et latine résume, à bien des égards, le fondement de l’humanité. Composé d’histoires d’aventures extraordinaires, mettant en scène des créatures imaginaires, racontant la vie des dieux, des déesses et des héros, elle renferme, en vérité, des philosophies, des principes de vie et des valeurs universelles. C’est, sans doute, la raison pour laquelle de nombreux artistes ont été inspirés par la mythologie grecque.
En ce qui concerne la peinture, de très nombreux peintres ont réalisé des tableaux représentant des personnages ou des histoires tirées de la mythologie gréco-romaine. La plupart de ces toiles mythologiques sont de véritables chefs-d’œuvre, au même titre que « La Joconde » de Léonard de Vinci, « L’École d’Athènes » de Raphaël , ou encore « La création d’Adam » de Michel-Ange. D’ailleurs, « La Naissance de Vénus » que Sandro Botticelli a peinte en 1485, fait partie des œuvres majeurs les plus connues et les plus admirées au monde.
Les divinités, source d’inspiration des peintres
La mythologie gréco-romaine a été une inépuisable source d’inspiration pour de nombreux peintres, notamment, ceux de la Renaissance. Botticelli, Léonard de Vinci, Raphaël, Titien ou encore, Corrège ont réalisé des toiles de grande beauté, avec, comme personnages principaux, des dieux, des déesses ou des héros mythiques. Cependant, ces tableaux pourraient être incompréhensibles aux non-initiés. En effet, comment donner vie, sans ambiguïté, à un dieu imaginaire, sur une toile ?
Il faut savoir que la mythologie grecque, tout comme la mythologie romaine est constituée d’environ 30 000 dieux, déesses, héros ou autres divinités inférieures. Pour les différencier, notamment, pour ce qui est des dieux et des déesses, on les a attribués des objets ou des animaux qui symbolisent ou qui évoquent leurs fonctions. Cela permet de les reconnaître au premier coup d’œil, lorsque l’on est en face de d’une peinture mythologique. Étant donné que les thèmes mythologiques, intemporels, fascinent toujours le public, nous avons choisi de vous présenter les 13 dieux les plus représentés dans les œuvres pittoresques, avec leurs attributs.
Les dieux et leurs attributs, sur les peintures
Les 13 dieux et déesses grecs les plus représentés sur les toiles sont : Zeus, Héra, Athéna, Poséidon, Déméter, Hadès, Hermès, Arès, Apollon, Artémis, Aphrodite, Héphaïstos et Dionysos. Ils ont leurs concordances dans la mythologie romaine, qui sont respectivement : Jupiter, Junon, Minerve, Neptune, Cérès, Pluton, Mars, Mercure, Phébus, Diane, Vulcain, Vénus et Bacchus. Nous allons voir comment ils sont présentés dans l’art, principalement dans la peinture.
1- Zeus ou Jupiter
On le connaît pour être le roi des dieux de l’Olympe, la montagne, là où habitent les Dieux. Son père est Cronos dans la mythologie grecque ou Saturne dans la mythologie romaine. Sa mère s’appelle Rhéa ou Cybèle, selon qu’il s’agisse de la mythologie grecque ou romaine. Son épouse officielle est Héra ou Junon, mais c’est un dieu volage. Il a eu de nombreuses autres conquêtes, divinités ou humaines, qui lui ont donné beaucoup d’enfants. Son principal pouvoir est, d’ailleurs, sa capacité de se métamorphoser en différentes sortes de choses et d’animaux. Ce qui lui permet de séduire ou de piéger les belles divinités ou les mortelles qu’il désire.
Étant donné qu’il est le roi des dieux, c’est à lui qu’incombe la responsabilité de juger les dieux et les humains. Il joue aussi le rôle de grand protecteur. À cause de sa grandeur et de sa majesté, on représente Zeus dans les tableaux, quasiment, sous le trait d’un homme barbu aux longs cheveux. À part ces marques visibles de virilité, on le voit, la plupart du temps, tenir dans ses mains : le sceptre et le foudre. Ceux sont les deux attributs qui rappellent le plus sa force et sa toute puissance.
Parfois aussi, dans les toiles représentant Zeus, on le voit avec deux aigles. En effet, selon la légende, le roi des dieux aurait lâché deux aigles aux deux extrémités du monde, à l’est et à l’ouest. Le lieu où leur vol se croise a été désigné comme le centre de la terre et a été marqué par une pierre appelée Omphalos. Mais sur certaines toiles, Zeus lui-même est dessiné sous le trait d’un aigle, puisqu’il s’est transformé en cet oiseau royal, pour pouvoir enlever Ganymède, un jeune mortel qui deviendra l’échanson des dieux. Ainsi, Zeus est parfois présenté dans les œuvres artistiques sous les formes des objets ou des animaux en quoi il se métamorphose.

2- Héra ou Junon
Comme nous l’avons dit plus haut, Héra est à la fois la sœur et l’épouse de Zeus. Elle est, donc, la fille de Cronos et de Rhéa. Elle a donné naissance à trois enfants, qui sont Ilithye (Lucine dans la mythologie romaine), Hébé (Juventas dans la mythologie romaine) et Arès (Mars dans la mythologie romaine). Du fait de son statut d’épouse et de mère des enfants du roi de l’Olympe, Héra tint le rôle de la déesse du mariage et de la fidélité. C’est elle qui prend en charge la protection de la famille et des bébés.
Ainsi, dans les arts picturaux qui représentent Hera, on la voit toujours porter un diadème, symbole de son statut de reine de l’Olympe. La plupart du temps, on la voit également dans les œuvres d’art, porter un sceptre, sur le bout duquel se trône, parfois, un coucou. Ce détail est un rappel de la circonstance dans laquelle Héra est devenue l’épouse de Zeus. En effet, pour la séduire, le plus grand dieu de l’Olympe a pris la forme d’un pauvre petit coucou mort de froid. Héra l’a serré tout contre sa poitrine pour le réchauffer. C’est ainsi qu’elle s’est fait piéger.
Sur certains tableaux évoquant Héra, on la voit tenir une grenade, car ce fruit est le symbole de la fécondité, une référence à son statut de mère et protectrice des enfants. Et dans d’autres œuvres d’art, on peut voir un paon à côté de la déesse de l’Olympe. C’est un rappel à une autre légende : quand Zeus voulait séduire Io, une nymphe (divinités secondaires de sexe féminin, personnifiant les esprits de la nature), Héra a chargé Argos, le géant aux cent yeux, de la surveiller. Plus tard, pour lui rendre hommage, la grande déesse a placé ses cent yeux dans la queue du paon, son oiseau préféré.

3- Athéna ou Minerve
Athéna est la fille de Zeus et de Métis. Cette dernière est la déesse de la raison, de la sagesse et de la prudence. Quant à la naissance d’Athéna, elle a été des plus extraordinaire, car la déesse est sortie, non pas du ventre de sa mère, mais de la tête de son père, prête à combattre. En effet, Athéna portait déjà une armure, un casque, un bouclier, et une lance, à sa naissance. C’est pourquoi, on la considère comme la déesse de la guerre. D’ailleurs, sur les œuvres d’art, on la repère très facilement, car les artistes la représentent toujours toute armée.
Mais Athéna est aussi la déesse de la sagesse et de l’intelligence, étant donné qu’elle doit élaborer des stratégies de guerre. C’est pourquoi, on la voit sur certains tableaux accompagnée d’une chouette chevêche. L’oiseau ayant une acuité visuelle remarquable peut être comparé à Athéna, possédant une clairvoyance incomparable, notamment en situation de guerre.
Et quand elle ne porte pas son armure, on représente Athéna dans les œuvres d’art, portant une tunique brodée d’or, le péplos. Cette tunique s’inscrit dans la tradition de la fête religieuse destinée à honorer Athéna, qui s’appelle, les Panathénées. Lors du premier jour de cette célébration qui dure deux jours, on habille une très ancienne statue de la déesse, avec le péplos. D’où son autre représentation sur les tableaux ou les sculptures.

4- Poséidon ou Neptune
C’est l’un des plus connus des dieux de l’Olympe. Poséidon est le roi des océans. Il est aussi le frère de Zeus, car il est le fils de Rhéa et de Cronos. Sa souveraineté sur les mers, il l’a gagné lors du partage du monde entre les dieux et les déesses. Sa puissance est telle qu’il arrive à calmer les eaux et à faire couler des sources, tout comme il peut créer les tempêtes et les raz-de-marée. Son palais se trouve sous la mer Égée et il possédait l’île féerique d’Atlantide. Ainsi, Poséidon est aussi le protecteur des navigateurs. Il est, en outre, le seigneur des tempêtes et des tremblements de terre.
Poséidon est également connu pour être le protecteur des chevaux, car selon la légende, c’est lui qui les a créés et qui a appris aux mortels à les monter. Mais Poséidon est aussi craint par les humains, du fait de son caractère colérique et rancunier, en relation avec son pouvoir sur les tremblements de terre et les tempêtes.
Dans les peintures, les sculptures et les autres œuvres d’art, Poséidon est, le plus souvent, représenté nu et avec une longue barbe, muni d’un trident, signifiant sa domination sur les eaux. La légende raconte que ce sont les Cyclopes qui lui ont offert ce trident. Sur certaines peintures, on voit aussi le dieu de la mer aux côtés des poissons et des dauphins, symbolisant la vie marine. Quelques artistes le représentent, en outre, sur un char tiré par des chevaux à queue de poisson, matérialisant, ainsi, ce que l’on raconte dans les mythes, à propos de son moyen de déplacement.

5- Déméter ou Cérès
Cette déesse est à la fois la sœur de Zeus et son amante. Elle est, donc, fille de Rhéa et de Cronos. Avec Zeus, elle a eu une fille qu’elle a appelée Perséphone ou Proserpine, pour la terminologie romaine. « Déméter » signifie « Mère de la Terre », mais elle n’est pas la déesse de la terre. C’est le rôle de sa mère. En revanche, Déméter est la déesse de la terre cultivée, de la terre fertile, de l’agriculture et des moissons. Si Rhéa règne sur la nature sauvage, sa fille, elle, a le pouvoir sur la terre nourricière.
C’est également à Déméter que revient la responsabilité de rythmer les saisons. C’est ainsi que, par extension, la déesse est devenue celle qui rythme la vie et la mort des êtres humains, en plus d’être la régulatrice de la vie des végétaux. En outre, elle tient le rôle de ceux que l’on appelle les « psychopompes », c’est-à-dire qu’elle conduit les âmes des personnes décédées vers leur lieu de repos éternel.
Étant donné sa fonction protectrice de l’agriculture, Déméter est, la plupart du temps représentée dans les œuvres d’art, portant une couronne ou une gerbe d’épis de blé, ou encore, accompagnée d’un bélier ou d’un porcelet, d’une grue ou d’une tourterelle. Certains artistes la dessinent aussi avec une faucille, symbole du travail des champs et de la récolte. Et certaines fois, on la voit porter une torche. C’est un rappel de la légende de Perséphone, enlevée par Hadès, le dieu des Enfers. Déméter est, donc, partie à la recherche de sa fille, dans le monde souterrain, muni d’une torche pour éclairer son chemin.

6- Hadès ou Pluton
Comme on a déjà dit plus haut, Hadès est le dieu des Enfers. À noter que ce concept n’est pas tout à fait le même que ce que certaines religions, de nos jours, désignent par « enfer ». Dans la mythologie grecque, les Enfers, appelés aussi « le monde souterrain », sont le séjour des morts, tous sans exception, bons ou mauvais. Et bien évidemment, Hadès est aussi le frère de Zeus, fils de Cronos et de Rhéa. Il a enlevé Perséphone, la fille de Déméter, pour en faire son épouse, et par conséquent, la reine des Enfers.
Hadès n’a pas choisi de régner sur les Enfers. On le lui a attribué lors du partage du monde. Tandis que son frère Zeus obtenait le ciel et son autre frère Poséidon, la mer, lui, il a hérité du monde souterrain. Il ne l’a pas accepté de bon cœur, au départ, mais il a fini par y régner en seigneur et maître intraitable. Hadès est très peu présent dans les légendes. Les deux grandes histoires qui parlent de lui sont l’enlèvement de Perséphone et la descente d’Héraclès (Hercule pour la mythologie romaine) aux enfers, une des épreuves que devaient affronter le héros dans ses douze travaux.
Malgré qu’on ne parlait pas beaucoup de lui, les artistes l’on quand même immortalisé dans de nombreuses œuvres. Souvent, on représente Hadès portant un casque fabriqué par les Cyclopes. Il s’agit de la Kunée. Ce casque a la caractéristique de rendre invisible celui qui la porte. Cet objet est associé au roi des Enfers, probablement parce qu’étymologiquement, son nom signifie : « L’invisible ».
On peut aussi voir Hadès, sur les peintures, muni d’une lance à deux dents et portant une corne d’abondance. Cela rappelle les richesses du sous-sol dans lequel il règne. Et quand on parle des Enfers, on entend habituellement parler de Cerbère, le chien à trois têtes et à queue de serpent, gardien de l’entrée de ce royaume d’Hadès, mais aussi son fidèle compagnon. C’est pourquoi, certaines œuvres d’art représentent aussi le dieu des Enfers à côté de son chien mythique.

7- Arès ou Mars
C’est un dieu détesté sur l’Olympe, notamment à cause de sa brutalité. En effet, Arès est le dieu de la guerre. Fils de Zeus et de Héra, il se dispute très souvent avec ses frères et sœurs, en particulier, avec Athéna et Héraclès. Il est également connu pour être l’amant d’Aphrodite ou Vénus, pour la mythologie romaine. Ils ont engendré Déimos, Phobos et Harmonie.
Arès est le dieu de la guerre, tandis qu’Athéna est la déesse de la guerre, mais tous les deux sont à l’opposé l’un de l’autre. Si la fille de Zeus est une fine stratège qui mène sa guerre en toute intelligence, son fils est plutôt violent, une vraie brute. Quoi qu’il en soit, les artistes le représentent, sur les peintures et les sculptures, en guerrier vêtu d’armure, portant une lance, un casque et un bouclier.
Quelques fois, dans certaines œuvres artistiques, on peut aussi voir un sanglier aux côtés d’Arès. Cette image est tirée d’une légende, dans laquelle on raconte que le dieu de la guerre a envoyé un sanglier tuer Adonis, qui était l’amant de sa bien-aimée, Aphrodite.

8- Hermès ou Mercure
Hermès est un autre produit de l’infidélité de Zeus. Il l’a eu avec la nymphe Maia. Très précoce, il a su parler et marcher dès sa naissance. Il a aussi pu fabriquer une lyre avec la carapace d’une tortue. Enfant espiègle et farceur, il adore jouer des tours. Apollon en a fait les frais, car le nourrisson a osé lui dérober cinquante vaches. Quand il a été démasqué, il s’est servi de son talent de négociateur pour garder les bêtes. En échange, il a offert sa lyre à Apollon.
C’est ainsi que Hermès a été sacré dieu des voleurs, mais aussi dieu des marchands. En effet, il n’est pas seulement fin négociateur, il s’est aussi démarqué par sa précocité en ce qui concerne la marche. Il est, alors, devenu le protecteur des voyageurs, et par extension, dieu des marchands, du fait de leur fonction qui les entraîne à se déplacer souvent. Hermès est, en outre, considéré comme un dieu messager. Il est quasiment le seul à faire le va-et-vient entre les Enfers et le monde d’en haut. Il guide les âmes vers leur repos éternel, ainsi, comme Déméter, il est aussi un dieu psychopompe.
Pour le présenter dans les œuvres d’art, les artistes dessinent Hermès avec un caducée. Il s’agit d’un bâton muni d’une paire d’ailes et entouré de deux serpents entrelacés. Selon la légende, c’est Apollon qui lui a donné le caducée, en échange de la flûte de Pan. On peut également voir des tableaux représentant Hermès avec un chapeau ailé et aussi des bottes ailées, en référence à sa capacité à déplacer partout, même jusqu’aux Enfers. Et certaines fois, on le voit muni d’une lyre à 7 cordes, un rappel de la légende dans laquelle il fabrique une lyre à partir d’une tortue.
À noter que Hermès n’a pas d’épouse légitime, cependant, il a de nombreuses conquêtes. Parmi elle, Aphrodite, avec laquelle il a conçu l’être le plus parfait qui symbolise leur amour : Hermaphrodite. Celui-ci est doté, à la fois, du sexe masculin et du sexe féminin.

9- Apollon ou Phébus
Apollon est aussi surnommé le Délien, de Délos son île natale, ou encore Pythien, car il a tué le serpent Python. Il est présenté comme un très beau jeune homme, avec de longs cheveux couvrant sur ses épaules. Il est fils de Zeus et sa mère s’appelle Létô ou Latone, selon la terminologie latine. Artémis ou Diane dans la mythologie romaine, est sa sœur jumelle. Malgré sa grande beauté, Apollon était malheureux en amour. Il est, par exemple, tombé amoureux de la nymphe Daphné, mais celle-ci se refusait à lui. Toutefois, Apollon a eu de nombreux enfants avec différentes conquêtes, dont l’océanide Clymène, la nymphe Cyrène et la muse Calliope.
Dans les œuvres d’art, Apollon apparaît sous le trait d’un jeune homme imberbe. C’est ainsi que les artistes matérialisent son rôle de dieu de la beauté et de la pureté. Il est aussi, la plupart du temps, présenté avec une lyre. En effet, il est le dieu des arts, en particulier, de la musique et de la poésie. Il s’agit de la lyre qu’Hermès lui a donnée, en échange des vaches qu’il lui a volé. C’est pourquoi, on le voit également souvent dans les peintures et les sculptures, accompagné par les 9 Muses. On le désigne, alors, par le terme « musagète », « conducteur des Muses ».
Comme sa sœur Artémis, parfois, Apollon est aussi représenté par les artistes avec un arc d’argent et des flèches. Cela fait référence à son combat contre Python. Ce serpent a été envoyé par Héra, l’épouse jalouse de Zeus, pour assassiner Létô et ses enfants. Mais à peine né, Apollon a réussi à le tuer avec sa flèche. D’un autre côté, l’arc d’argent et la flèche sont aussi un rappel du mythe dans lequel on raconte qu’Apollon a tiré des flèches de peste sur l’ennemi, pendant la Guerre de Troie.
Comme beaucoup des dieux grecs, on confère à Apollon de nombreux attributs, symboles de ses réalisations divines et des histoires que l’on raconte sur lui. Les artistes ont, ainsi, retenu le char tiré par des cygnes, sur lequel le beau dieu trône quand il rend visite aux Hyperboréens pendant l’hiver, car sa mère Létô était native d’Hyperborée. À part le cygne, on peut aussi parfois voir, dans les œuvres d’art, auprès d’Apollon, un griffon, qui est le gardien de ses trésors.

10- Artémis ou Diane
Comme mentionnée plus haut, Artémis est la sœur jumelle d’Apollon, donc, elle est la fille de Zeus et de Létô. D’après la légende, elle est née un jour avant son frère jumeau. Si Apollon a un penchant pour les arts, Artémis n’aime que la chasse. Toutefois, ils ont tous les deux mené de nombreux combats, comme celui contre Tityos et les Géants, qui voulaient attenter à la pudeur de leur mère, ou encore, quand ils perçaient de flèches les Niobides, afin de punir leur mère, trop orgueilleuse. En outre, il y avait des combats qu’Artémis menait seule, comme la guerre contre les Aloades et les Bouphagos.
Mais par-dessus tout, la déesse aime gambader dans les champs, se promener dans les bois et se prélasser près des sources. Elle aime tant sa liberté et farouche qu’elle était, elle fuyait les hommes. On raconte même que la déesse a demandé à son père la virginité éternelle. Ainsi,on ne connaît aucune histoire d’amour à Artémis, même si le dieu-fleuve Alphée était tombé fou amoureux d’elle.
Tous ces caractères d’Artémis font d’elle la déesse de la chasse, de la chasteté, mais aussi, protectrice des femmes en couche. Son rôle de reine des bois était le plus connu, ainsi, dans les œuvres d’art, les artistes la représentent, le plus souvent, portant un arc ainsi que des flèches dans un carquois. Quelques fois aussi, elle apparaît avec une biche à ses côtés. On voit également, de temps à autre sur les peintures, une Artémis portant un diadème sur lequel on distingue un croissant de lune. C’est pour rappeler que la déesse est associée à la nuit, tandis que son frère, Apollon, est associé au soleil.

11- Héphaïstos ou Vulcain
Héphaïstos est le fils d’Héra, par contre, il n’est pas certain que Zeus soit son père. En effet, l’on raconte dans certaines légendes qu’Héra était jalouse du fait que Zeus ait engendré tout seul à Athéna, qui aurait dû être le fruit de ses entrailles. Ainsi, elle a donné naissance, toute seule, à Héphaïstos. Comble du malheur, l’enfant était si laid, boiteux et difforme, que sa mère l’a jeté par-dessus le mont Olympe. Il a trouvé refuge chez Thétis et Eurynomé, les deux divinités de la Mer. C’est ainsi que Héphaïstos grandissait dans une grotte sous la mer, et ensuite, sur l’île de Lesbos.
Lorsqu’il a grandi, il voulait se venger sur sa mère. Il lui a, alors, fabriqué un trône piégé, tout en or. Dès qu’Héra s’y est assise, des chaînes invisibles l’on emprisonnée. C’est l’une des raisons pour lesquelles Héphaïstos était désigné comme le forgeron de l’Olympe. En effet, très habile de ses mains, il sait manier le fer et les métaux comme personne. Avec l’aide des Cyclopes, il a fabriqué pour les dieux, des armes et des accessoires, entre autres, la foudre de Zeus, le bouclier d’Athéna, la ceinture d’Aphrodite, ou encore, le trident de Poséidon. Héphaïstos a également conçu Pandore, la première femme, et a apporté son aide lors de la Guerre de Troie et de la Gigantomachie.
Malgré sa laideur, Héphaïstos a épousé la belle Aphrodite. Mais malheureusement, celle-ci l’a trompé à plusieurs reprises, notamment avec Arès, le dieu de la guerre. Mais il a réussi à l’emprisonner et à l’enchaîner, habile qu’il est pour manier le fer qui constituait la chaîne.
Dans les œuvres d’art, on reconnaît aisément Héphaïstos, car il est représenté dans toute sa laideur et sa difformité. Et comme il est le dieu du feu et des forges, il apparaît aussi, dans les peintures et les sculptures, avec les attributs de son métier, dont l’enclume, le marteau, la hache, le bonnet d’artisan…

12- Aphrodite ou Vénus
On ne connaît pas vraiment l’origine d’Aphrodite. Certaines légendes racontent qu’elle est la fille de Zeus et de Dioné, une déesse archaïque, équivalente de Zeus, fille du Titan Océanos. Mais d’autres sources relatent qu’elle est née de la fusion inopinée de la Mer et d’Ouranos, dont le sexe a été tranché par son fils, Cronos, et est tombé dans la mer. Le sexe d’Ouranos a fécondé l’océan, et a donné naissance à Aphrodite.
La déesse, que l’on vante l’extrême beauté, a bien voulu épousé Héphaïstos, le dieu difforme, cela dit, elle l’a trompée avec d’autres dieux. En effet, sa divine beauté ne passait pas inaperçu, que les dieux de l’Olympes étaient tous éprises d’elle, si l’on ne cite que Poséidon, Arès, Hermès, Dionysos et Eros, avec qui, elle a partagé sa couche. C’est pourquoi, Aphrodite tient le rôle de la déesse de la beauté et de l’amour sous toutes ses formes, y compris la prostitution.
La plupart du temps, les artistes représentent Aphrodite nue et très belle. Elle a, d’ailleurs, beaucoup inspiré les peintres de la renaissance, qui la dessinaient sous tous les angles : allongée, debout, de face, de dos, de profil… En vérité, les artistes se servaient d’elle pour représenter la beauté du corps de la femme. À part sa beauté, qui fait qu’on la reconnaît facilement dans les œuvres d’art, Aphrodite apparaît aussi, certaines fois, avec un myrte qui est une plante aux fleurs blanches, signe de vitalité, de jeunesse et de pureté.
On la représente, en outre, avec un coquillage qui fait référence à son origine marine. Quant à la rose, elle rappelle une légende dans laquelle on raconte qu’Aphrodite avait Adonis, comme amant. Jaloux, Arès a envoyé un sanglier pour tuer le jeune homme. Ne pouvant pas sauver son amant, Aphrodite s’est mise à pleurer toutes les larmes de son corps, pendant qu’Adonis se vidait de son sang. Ces pleurs et ce sang, en touchant la terre, se sont changés en fleurs : le sang a donné la rose et les pleurs ont fait éclore l’anémone.

13- Dionysos ou Bacchus
Dionysos est un des fruits des infidélités de Zeus. Il l’a eu avec Sémélé, une mortelle. Son nom peut être traduit par « né deux fois ». En effet, il a été extirpé du ventre de sa mère, avant l’heure, et a été mis dans la cuisse de son père, pour naître une nouvelle fois, quelques mois plus tard. La première naissance a été forcée, car sa mère était mourante. Elle a voulu voir Zeus dans toute sa splendeur, alors que la vue du roi des dieux est insupportable pour les yeux des mortels.
Dionysos est différent des autres dieux, dans la mesure où il ne réside pas sur le mont Olympe. Il a été accueilli et élevé par les Nymphes et quand il est devenu un jeune homme, il est parti errer, là où ses pas le mènent. Un jour, il a vu un serpent mordre une grappe de raisin. Il prend la grappe, presse les fruits et boit le jus. C’est ainsi que l’idée de créer du vin lui est venue. Dionysos décide, alors, d’enseigner aux hommes du monde entier la culture du vin. Tout au long de sa période d’errance, il a pu constituer tout un cortège de créatures étranges, bruyantes et à la sexualité débridée. Ce cortège est constitué de jeunes femmes échevelées appelées Ménades, mais aussi des Satyres, des créatures mi-homme mi-bouc, toujours en érection.
C’est ainsi que Dionysos s’est vu attribuer le rôle du dieu de la vigne et du vin, mais aussi du théâtre, en référence à son cortège insolite. Il symbolise, en outre, les forces de la nature, principalement, la fécondité de l’homme, en rapport avec l’érection perpétuelle des Satyres. Et pour terminer, Dionysos incarne la liberté des mœurs, et c’est compréhensible, vu comment il a mené sa vie de dieu errant.
Dans les œuvres d’art, Dionysos est reconnaissable facilement par la couronne de pampres (tige de vigne munie de feuilles, de vrilles et de grappes de raisin) qui orne sa tête. Les artistes le dessinent aussi accompagné de tout son cortège de Satyres et de Ménades, généralement nus et qui apparaissent complètement ivres.

Dans l’univers de l’art d’aujourd’hui, la mythologie antique ne fait plus vraiment partie des sources d’inspiration artistique. Toutefois, connaître tous ces détails sur les dieux nous permet de comprendre les œuvres classiques, où la mythologie reste incontournable. Si on ne les connaît pas, on risque d’ignorer la richesse des œuvres d’art d’avant l’époque contemporaine.
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